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TRIBUNE LIBRE


Vous êtes plaignant, victime, ou ancien détenu, ou mis en examen, ou en attente de jugement ? Vous sortez d'une garde à vue ? Vous êtes choqué de la  manière dont vous avez été traité par la justice Française ? Ou vous faites partie de l'administration pénitentiaire ou judiciaire et souhaitez-vous exprimer et réagir ? Vous souffrez parce que vous ne pouvez communiquer avec personne, ou lorsque vous communiquez vous n'êtes pas pris au sérieux... ?  Ne "pétez pas les plombs". Dans cette rubrique nous transcrivons vos remarques, observations, étonnements, propositions. Votre ton devra rester courtois mais... ferme. Envoyez-nous un Email en précisant : "pour Tribune Libre".  Nous ferons paraître ici ce qui nous semblera sensé, sans révéler en aucun cas votre identité. Les premiers commentaires que nous avons reçus témoignent d'excellentes réflexions. Lisez plutôt...

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Bonjour,

 
Bon site que le vôtre :
  Bon au sens d'utile,
    Bon au sens de pratique,
      Bon au sens de généreux.
 
Je ne veux vous faire qu'une remarque,
une question de sémantique qui me fait serrer les mâchoires.
 
Pourquoi continuer à nommer le Système ou l'Administration Judiciaire en tant que La Justice ?
Quelle terrible désillusion pour tous ceux qui découvrent un jour ou l'autre qu'ils ont étés trompés par la confusion des termes.
Avant toute chose "la justice" est une notion morale issue de la notion du Bien et de son contraire le Mal.
Même si mondialement une certaine convergence s'est fait sur ce qui est "juste", de nombreuses disparités existent tant sur le plan géographique que temporel.
Le fond des valeurs morales dans lesquelles un individu est élevé l'imbibe et lui construit son propre sens du mot justice.  
Pratiquement toutes les sociétés humaines ont produit progressivement leur code de justice (le Droit). En général sa base en est la morale, le bon sens, la tradition, la jurisprudence, la protection de la famille et des faibles, (etc..)
Oui, la justice (au sens moral du terme) est à priori mère de la Loi.
 
Mais la gestion de la Loi, est déléguée a l' Administration Judiciaire des Juges, et là commence toutes les turpitudes, inepties, contradictions, mauvaises foi, échappatoires, négations des droits, passe-passes, erreurs, manquements, oublis, confusions, légèretés, politiques, (.... la liste est longue)  qui écœurent la majorité des victimes, qui leur ont fait confiance et finissent dégoûtés par le mot Justice.
 
La justice ne peut être à la fois mère et fille de la Loi, ( cela serait incestueux ! ).
Pour arrêter la confusion (volontaire ?) entre "justice" et "Justice", les Palais de Justice devraient donc être mieux nommés en tant que "Palais de la Justice approximative"
ou "Palais de la Justice incertaine"
ou "Palais de la Justice relative"
ou "Palais de la Justice bafouée" 
ou "Palais de la Justice orientée"
ou . . . concluons pour "Palais Judiciaire" pour éviter de dire "Palais de l' injustice".
 
En déclinant :
Une décision judiciaire n'est pas une décision de Justice,
Un huissier n'est pas un huissier de justice, mais un huissier judiciaire.
Ne parlons pas des "bois de justice" qui ont décapités bon nombre d'innocents !
 
Bien cordialement,
E. D-M     / 20 juin 2002

J'AIMERAIS DIRE...

    Site intéressant, car il ouvre la possibilité à ceux qui se sont côtoyés (mais pas forcément choisis) dans le cadre d'un procédure juridique ou d'un séjour en prison, de pouvoir s'exprimer et échanger, afin de rendre la prison "moins pire", car de toute façon la prison n'est pas bonne par principe.

Je souhaiterais dire que, si le détenu ne va pas révolutionner la prison, tout au plus se révolter dans ses murs, il appartient aux intervenants (surveillants et cadres, socio-éducatifs, infirmerie, aumônerie) de changer la prison, l'état d'esprit, la mentalité, le regard sur le détenu et pourquoi pas y inclure un pardon, une place à l'erreur et une espérance de s'en sortir pour le détenu. Tout cela ne coûte pas des milliards, mais une réelle prise de conscience. La prison n'est qu'un maillon (pour l'instant faible) du processus de réinsertion, les intervenants extra-muros doivent assurer le "service-après vente" du pénitentiaire aussi. La coordination et les moyens légaux manquent pour rendre cette réinsertion valable et réussie.

Le pouvoir judiciaire est là pour rendre la justice et sanctionner. Les surveillants n'ont qu'à assurer, en utilisant la peine du détenu pour lui permettre de se relever. A l'hôpital on ne vous laissera jamais sortir, si vous n'arrivez pas à vous tenir sur vos cannes en ayant été opéré de genou ou de la hanche !!! De même pour un opéré du cœur, il ne sortira pas avant qu'il ait récupéré son rythme et son souffle. De plus une partie des malades iront en maison de convalescence comme étape intermédiaire au retour à la vie normale. En prison on vous met à la porte, le peine exécutée, sans se soucier de votre "santé" délinquante . L'ex-détenu devient libre de se réinsérer ou de rechuter.

Pour les détenus, la prise en charge par un régime progressif avec évaluations permanentes permettrait de mieux le suivre dans le processus de réinsertion et de donner, le moment voulu, une plus juste appréciation de sa capacité à se réintégrer dans la société, au moment de la semi-liberté ou de sa liberté conditionnelle.

Les mineurs en prison suscitent toujours l'émotion pour le public, mais lorsqu'ils y sont amenés, les foyers  pour ces jeunes ont déjà baissé les bras et le juge des mineurs n'a pas d'autres solutions que de les placer en prison. Par manque de moyens, il s'agit de la seule solution sur le moment. L'idéal serait un quartier carcéral uniquement pour mineurs, avec comme encadrement les éducateurs, les enseignants spécialisés et des surveillants pénitentiaires, travaillant de concert pour proposer aux jeunes une prise en charge efficace, sans faille. Car les jeunes savent exploiter les failles des adultes. Ce modèle existe déjà, mais demande à être développé.

Les métiers de la prison sont passionnants, car pour celui qui croit en l'homme, son travail sera fait de rencontres, d'échanges, de vérité, de soutien, de réconciliation, d'écoute pour une véritable prise en charge et réinsertion de l'homme ayant chuté.

Un utopiste carcéral (28.08.2002)

 


DIANTRE...

Diantre, les hôpitaux psychiatriques se vident, les prisons se remplissent ;
c'est une histoire de vases communicants (si l'on peut dire)
Qui en prison , qui en HP, c'est une question que depuis longtemps je me
pose, une question dramatique qui dépend de qui et qui va se résumer comment
le jour ou les HP  n'existeront plus.
Mais est-ce un hasard si Ste Anne est à 100 mètres de la prison de la santé ?
(quel nom pour une prison ! )
C'est dramatique
M. L.
 (4 septembre 2002)

 


Bouteille à la mer sûrement !
 
Aujourd'hui, le commissariat m'a appelée  . Ils m'ont demandé de passer sous un prétexte futile.  Il y a quelques mois , ils m'avaient fait le même coup.  Je me méfie. Je suis "sous contrôle judiciaire".  Je ne peux rien faire, que me taire, me faire toute petite, me faire oublier. Lui, est incarcéré, il n'a que moi . PERSONNE D AUTRE.  Je n'ai pas pu.  C'était inhumain.  Aujourd'hui 4 octobre 2002, je peux encore crier mon angoisse.  Je ne suis plus la petite biche qui croit qu'avec sa bonne foi, on est toujours gagnant. Je sais que demain je peux être incarcérée.  Pour une futilité, juste amener le linge ou essayer de faire passer un message de soutien.  Les jours et les jours passés à attendre qu'il se passe quelque chose et le jour où... la peur au ventre, les souvenirs de la garde à vue.  Souhaiter qu'il se passe quelque chose et craindre cette chose.  La détention, ça ne me fait pas peur.  C'est le reste , les conséquences, tant de personnes qui comptent sur moi. Et leur vindicte qui aura des conséquences dont ils se foutent.  Présomption d'innocence, laissez-moi rire.  Et que dire de ce nouveau projet de loi.  Pourquoi alors nos anciens se sont ils battus contre le nazisme ??
 
Ma révolte est une goutte d'eau dans l'océan. Comment faire comprendre aux gens qui n'ont jamais été confrontés à ce système. Avant, je ne me posais même pas la question. Alors!!!
 
Une minorité parmi les minorités. Ceux qui n'ont aucun pouvoir. Ceux qui se battent toute leur vie pour rien, les SDF, les sans familles, les sans pouvoir. 
 
Demain peut être, je dormirai en prison. Ne vous inquiétez pas pour moi. Inquiétez-vous pour ceux que je laisse derrière moi .  J'espère de toute mon âme qu'ils s'en sortiront  ou que je me trompe.
 
Vous savez mes chances...
 
G. - (9 octobre 2002)

 


J'ai honte...

 J'ai honte de voir une humanité dont je fais partie, en somme si riche de savoirs et de connaissances accepter d'emprisonner des individus dans des murs, des cages, ou d'autres formes de maux, recréant ainsi d'autres murs, d'autres cages et d'autres maux.  
 
L'autre c'est moi, moi c'est l'autre ; nous sommes tous confondus les uns dans les autres à un moment de notre vie...
 
Prisons, Brisons... à quoi bon ?
 
Je ne veux pas croire que l'intelligence de nos dirigeants élus soient réduits à ce palliatif sans fin.
Je ne veux pas croire que le niveau de la conscience de nos magistrats si cultivés se limite à ce point.
Je ne veux pas croire que les grands stratagèmes de l' économie mondiale soient si passifs et sans objectifs à long terme.
Je ne veux pas croire que les arts se cantonnent à quelques représentations dites humanitaires dans ces lieux de détresse suicidaire.
Je ne veux pas croire que les génies de cette planète créent sans penser au lendemain.
Je ne veux pas croire que nos grands historiens n'arrivent à retransmettre l'expérience de nos anciens.
Je ne veux pas croire que les hommes de foi laissent s'éteindre la vie avant d'avoir fait son chemin.
 
Que restera t'il et qui restera t'il sur terre, si l'on passe notre temps, notre énergie et notre talent à se cloisonner les uns les autres.
 
Tous les enfants sont nos enfants, portons les jusqu'à leur rêve, donnons un monde meilleur à notre avenir en notre Ame et Conscience de Parents.
Je me sens petite comme une poussière devant ces montagnes d' injustices dites légales.
J'ai espoir de voir la poussière faire germer la lumière dans le cœur de ces hommes et de ces femmes par un travail en commun.
 
Un jour quelqu'un a dit et prouvé :
Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme...
Tout est mouvement.  
 

Francine (Avignon)

Sent: Saturday, November 23, 2002 6:24 PM
Subject: A l'attention du Responsable du site Prisons 

 

Merci !

Ce site m'a terriblement frappé. D'abord par son authenticité puis par sa clarté d'expression. Se dégagent des sentiments de beaucoup de douleurs et d'incompréhensions, qui me poussent à vous encourager dans cette lutte. Sachez en tout cas que nombreux sont ceux qui comme vous espèrent en silence un changement, ou même un revalorisation de la justice en France comme partout ailleurs.

Merci ! Pour moi, mais aussi pour tous ceux qui sont ou ont étés dans la même situation que vous et qui luttent toujours. 
(Établissant actuellement un dossier sur les prisons, je désirerais obtenir certaines informations sur les établissements pénitentiaires - notamment sur ceux de l'île de la Réunion).

S. Adams  ( adams.sarah@wanadoo.fr - l'adresse email a été publiée avec l'accord de la signataire)

29 janvier 2003


Il ne faut pas oublier que l'un des buts de la prison est aussi de mettre hors d'état de nuire un individu présentant un danger pour la société, les personnes ou les biens. En emprisonnant un violeur ou un assassin, c'est-à-dire en le sortant de la société, la justice évite qu'il ne recommence et ainsi protège les victimes potentielles. La punition et la réinsertion sont deux actions importantes mais secondaires parmi les priorités de l'action judiciaire.

Y. Z.    30 janvier 2003 


J'aimerais vivement répondre à Y.Z. sur son message dans la tribune libre du 30 janvier 2003. Il semble vouloir nous "rappeler" que les prisons servent à mettre hors d'état de nuire les individus considérés comme dangereux... Mais pensez vous réellement qu'en enfermant quelqu'un pendant 15 ans, lorsqu'il ressortira il ne
sera pas plus dangereux pour la société ?
Ne croyez vous pas que laisser des individus dans 2 mètres carré chacun, ressasser leurs pensées sans personne pour leur indiquer le bon chemin de réflexion ne fasse qu'empirer la situation d'esprit de ces personnes ?
Il existe à travers le monde et surtout au Japon des méthodes de réflexion sur soi qui consistent à s'enfermer seulement une semaine et à se souvenir de tout ce que l'on a reçu depuis sa naissance, puis de tout ce que l'on a donné, et enfin de tout le mal que l'on a fait. Cette technique appelée le Naîkan a fait faire aux détenus japonais des progrès énormes de remise en question sur eux-mêmes.
Beaucoup d'autres techniques ont des résultats surprenants, alors pourquoi continuer à toujours ne privilégier QUE la sécurité dans les prisons et non la véritable réinsertion? sûrement car trop de personnes pensent comme vous et préfèrent savoir le coupable ficelé et non en voie de guérison...
Voila c'est a peu près tout, merci de votre attention et cela ne me dérange pas que vous communiquiez mon adresse :
nadinius@caramail.com


SUJET TABOU

La prison a toujours été un sujet tabou dans la société car elle représente un milieu de marginaux, on ne veut pas voir ce qui nous"gêne". On pense que cela n'arrive qu'aux autres (accidents, deuils, enfermement...), jamais on ne se dit qu'un jour nous aussi on pourrait "basculer"dans l'ombre, dans ce que la société veut cacher: ses malades mentaux, ses drogués, ses prisonniers... Il faut pas perdre de vue que la Société c'est vous, c'est moi, c'est eux. Je tire mon chapeau à tout ceux qui subissent la mise à l'écart de la société d'un de leurs proches et qui supportent chaque jour le commérage des gens "bien", portant sur leur dos l'étiquette de déviants alors qu'ils n'ont rien fait. Vous savez il n'y a pas que des ordures dans l'administration pénitentiaire. J'ai 18ans et je viens voir mon ami tous les lundis au parloir. Là-bas j'ai rencontré des gardiens qui étaient beaucoup plus humains et polis que des gens que je fréquente. Bien sûr ils ne sont pas tous chaleureux et ceux-là j'espère ne pas les rencontrer, la question que je me pose c'est pourquoi il m'a fait ça ? (mon ami). Je ne peux être totalement haineuse envers les représentants de la justice car ce ne sont pas eux qui ont voulu de lui en prison, c'est lui qui a fait des conneries et qui doit payer en purgeant sa peine, en sachant que moi aussi je devrai payer sa faute. POURQUOI IL N'A PAS PENSE A MOI ??? Il a fait son petit business en pensant qu'à l'argent, maintenant c'est moi (je suis seule à venir le voir)qui dois payer ses erreurs. Je ne peux m'énerver contre lui car il est trop fragile, dans cette condition de vie, je ne peux jeter le faute sur la justice (même si elle est imparfaite regardez un peu comment ça se passe en Russie... on est mieux ici et les détenus aussi!!!) Bref, c'est un mauvais et long cap à passer, courage à tous ceux et celles qui attendent les visites au parloir, la libération, un jour ce sera bon!
 J.... le 20.03.03


Merci pour ce site, merci de laisser la parole à des laisser pour compte victimes de la "justice française", merci d'essayer de lutter contre ces prisons-mouroir. Un jour, je naviguais sur le net et je suis tombée sur le site des prisons et j'ai lu plusieurs articles et témoignages sur les morts suspectes en prisons. Je savais qu'un simple être humain comme vous et moi mais qui porte en plus une tenue de flic ou une plaque se sent supérieur comme un sûr-homme, mais de là à ce qu'il  puisse décider du droit de vie ou de mort d'une personne, d'un détenu, NON. Ajoutons à cela le silence de la justice, l'impunité face à ce surveillant qui parce qu'il n'aimait pas un jeune ou était simplement énervé mal luné puisse tuer un homme sans aucune crainte, non, cela ne peut plus durer. J'essaye de me mettre à la place de ces familles, parent, frères, sœurs, amis, de ces victimes de la double peine, mais je n'arrive pas à imaginer la haine, la détresse, la crainte de ne jamais avoir une explication, un coupable qu'ils peuvent ressentir. Le pire dans tout cela c'est qu'on se sent tellement impuissant. Comment faire cesser cette tuerie, comment briser ces murs de silence? Que pouvons nous faire pour que ces morts puissent reposer enfin en paix et que le famille puisse retrouver une vie normale? J'aimerai tellement pouvoir faire quelque chose. D'autant plus que tout le monde , vous comme moi, pouvons un jour être incarcéré, on ne sait jamais ce que le lendemain nous réserves, nous pouvons donc nous aussi être parmi les statistiques des morts non élucidées en prison. Personne est à l'abri de rien.
IL faut continuer cette lutte et faites parler de vous. Étudiante en DESS action sanitaire et sociale, j'effectue un article sur toutes ces morts suspectes en prison. Je suis à la recherche de toutes informations, témoignages d'anciens détenus, de familles, amis de victimes, de surveillants ou de travailleurs sociaux....
Je vous remercie d'avance de votre aide et de tout l'apport que vous pouvez m'apporte.
N'hésitez pas à m'envoyer des mails : Nailasarah@aol.com

S.   23.03.03


        Je souhaite répondre au message de J... du 20/03/03. Je suis tout à fait d'accord avec vous. Je suis dans le même cas. Il est vrai que la Justice est mal faite, mais comme vous dites, il a fait des bêtises et doit les réparer ; mais vous aussi vous subissez les conséquences de ces actes, mais vous pouvez pas lui dire car il est trop fragile. Certes, mais lui s'est il posé la question avant de faire ces bêtises si vous vous étiez pas trop fragile pour supporter tout ça... Oui il faut les soutenir, mais je pense qu'il faut pas trop les protéger non plus et oser leur dire ce qu'on ressent nous à l'extérieur, que la vie est dure pour nous aussi et qu'on subit en plus le regard des autres. Je pense que le milieu carcéral est un peu trop protecteur envers les détenus, et ils ne prennent pas conscience des conséquences de leur acte. Peut-être parce que moi je vais rendre visite au parloir dans une maison d'arrêt petite et protectrice, les gardes sont très gentils, même de trop je pense, et à force les détenus se sentent protégés et ne prennent plus conscience du pourquoi ils sont en prison. Cependant, certains gardes sont justement trop gentils mais aussi ripoux, et laissent passer trop de choses et ce n'est pas aider les détenus de trop les protéger. Il faut qu'ils prennent conscience que s'ils sont là, c'est que la plupart on quelque chose à se reprocher et que la Justice ne va pas les chercher non plus, sauf certains cas extrêmes mais qui ne représentent pas la majorité. Je travaille dans le droit, et je me rends bien compte que dans la majorité des cas, si ces personnes sont incarcérées c'est qu'elles l'ont cherché et ont provoqué la Justice.

Il est vrai que la Justice a beaucoup de défauts mais il faut se battre pour faire les réformes. Je vous laisse mon mail pour ceux qui veulent me répondre.

titisteph@tiscali.fr

Merci d'avoir lu mon message.         S.... 22/05/03

 

SE MOBILISER

Monsieur,
Tout d'abord, je tenais à vous féliciter quant à la structure de votre site, j'ai été très émue et touchée par votre préface. J'ai décidé de le parcourir suite à l'incarcération d'un membre de ma famille à la prison de la Santé. Grâce, entre autres, à votre site, j'ai pu cerner et analyser le dysfonctionnement du système carcéral et de tout ce qui s'en réfère. Et, effectivement, je m'aperçois de la désuétude des revendications et contestations générales. Il faut des personnes comme vous-même qui puissent dénoncer et revendiquer cette injustice. " Une mobilisation internationale ( car l'extension du problème est mondial ! ) ?" Un espoir utopique... ça n'est pas du pessimisme mais simplement une prise de conscience à la réalité. Moi-même, je ne me sentais pas du tout concernée avant ce qu'il soit arrivé car là est le problème. A savoir, qu'une personne ne se sent, la plus part du temps, pas concernée par le sujet (et ce pour n'importe quel autre sujet d'ailleurs !) tant qu'elle ne sera pas confrontée au dit problème. Alors qu'il faut savoir, qu'un malheur est si vite arrivé sans le vouloir forcément...
Oh la la, je ne me suis même pas aperçue de la longueur de mon "récital", en espérant que vous l'aurez tout de même parcouru jusqu'à la fin car je tenais à vous écrire sincèrement pour vous féliciter... Encore une fois bravo et continuez ainsi, vous ainsi que toute l'équipe qui vous entoure très fidèlement j'en suis sûre ! MERCI monsieur.

JE VOUS SOUHAITE UN JOYEUX NOËL ET UNE TRES TRES BONNE ANNEE. QUE LA SANTE, LA JOIE, LE BONHEUR ET LA PROSPERITE SOIENT AVEC VOUS AINSI QU'A L'ENSEMBLE DE VOTRE FAMILLE.
Z., 23 ans - 24 décembre 2003


(Merci, Z., pour ce message infiniment touchant.  Ph. Auzenet, resp. du site "Prisons")


bonjour à vous , un énorme merci d'avoir créé ce site ...

qui permet de pouvoir échanger  nos opinions sur cette fatalité de société...

Le père de mon enfant de 8 mois aujourd'hui est incarcéré et cela depuis les 2 mois de son enfant, lui qui souhaitait plus que tout pouvoir participer à la construction de celui-ci. Bref, il était incarcéré a la maison d'arrêt de Saint-Paul de Lyon jusqu'ici, ils lui avaient permis de travailler, ainsi cela était moins difficile pour lui, et voila, à nouveau ces gros bonnets bien au chaud dans leurs souliers décident de le transférer à Chalon sur Saône .. c'est complètement dingue ! je ne sais pas ou il se trouve exactement ? si vous avez d'éventuelles informations que vous pourriez me transmettre, d'avance je vous en remercie et vous joins mon adresse e-mail: celineri2@hotmail.com   .Les tribunaux sont si longs et nous ne  représentons rien pour eux : un numéro stop ..
Je trouve notre société à l'évidence de plus en plus impersonnelle, de plus en plus dure à vivre. Je vous joins à tous, toute ma sympathie car a l'évidence chacun de nous a une histoire qui lui appartient et qui est bien lourde à assumer parfois.. je pourrais écrire un livre de mes pensées et ne sais s'il suffirait ! merci ..    25.02.2004
 

Bonsoir,

Le gouvernement français a fait fermer les portes des cellules des cinq maisons centrales sécuritaires

Les détenus qui pouvaient passer d´une cellule à une autre, située sur le même étage, restent désormais enfermés 22 heures sur 24. Il y a déjà eu des suicides et les prochains ne vont pas tarder. Je cherche des amis et familles de détenus qui  aimeraient échanger des conseils ou même créer une association pour lutter contre cette décision.

Catherine  

frank-costello@web.de

23.02.2004


Je tenais à dire un grand merci pour ce site créé pour tous les problèmes des prisons.
Un grand merci à Philippe Auzenet, qui lui sait ce qui se passe réellement dans les prisons et ose les dénoncer.
Si nous n'avions pas cette aide humanitaire, cette chaleur dans la tourmente, nous serions bien petits, et cette union fait une force pour dire NON !!!
Toute ma sympathie, et mon amitié.
Sylviane Lagoutte.

http://www.rondelledavid.fr.st

31.04.2004


Je suis moi-même surveillante en détention hommes et je tiens à préciser certaines choses :
 
Nous exerçons un métier difficile où le temps accordé à chaque détenu est très restreint ( 100 détenus par étage ) compte-tenu de la masse de travail journalière ( courrier, promenade, sport, cantine, gamelle, douches, parloir, infirmerie ... ) et du nombre élevé de détenus à gérer.
Les conditions de travail sont plus que déplorables et l'insécurité y est quasi-quotidienne.
Nous manquons réellement de moyens ( personnels , structures adaptées, horaires de travail et heures sup à rallonge...)
 
Néanmoins, la plupart des surveillants font leur travail correctement et les débordements ne sont que l'apanage de certains.
 
La surpopulation est de plus en plus ingérable, certains détenus d'ailleurs n'ont rien à faire en détention ( pb psycho, maladies ... ) mais ils sont là , on ne nous demande pas notre avis, il faut exécuter nos missions.
 
Néanmoins, j'aime ce travail car le contact avec la population pénale est très enrichissant.

31.07.2004


Avez-vous ressenti 

votre cœur qui se serrait en pensant à votre mari ? Ce sentiment de vide qui vous envahit, la sensation d'être seule au monde et d'avoir perdu votre appui ?

Mon mari a été incarcéré durant 4 mois, c'est peu me direz-vous, c'est très peu si on pense à ce que certains doivent subir durant des mois, des années…

Mais c'est largement suffisant pour bouleverser toute une vie. Lorsqu'il était incarcéré, il a changé deux fois de maison d'arrêt, 3 fois de numéro d'écrou, 4 fois de cellule… Il a fallu que je fasse confiance à une avocate du 3éme âge qui était dépassée par les évènements et qui n'a fait qu'empirer la situation !! J'ai ressenti pendant cette période un vide immense, je pensais sans cesse à cette personne que j'aimais tant et qui était enfouie au fond d'une cellule, j'imaginais ses journées d'après ce qu'il m'en racontait… ils ne nous disent jamais tout vous savez… ils ne nous disent pas comment ils sont accueillis la première fois, ils ne nous disent pas non plus qu'ils doivent porter des chaînes aux mains et aux pieds lorsqu'ils sont transférés d'un endroit à l'autre, ils ne disent pas le "clic-clac" des serrures qui ferme leur cellule… ils s'en souviennent seulement. 

J'ai vécu cette période avec une angoisse quotidienne, personne pour m'écouter, pour  me soutenir, plus aucune ressource, parfois même plus rien à me mettre sous la dent… et les questions incessantes de ma petite fille me faisaient encore plus de mal, elle ne comprenait pas, elle ne devait pas comprendre… Et puis un jour d'automne, je vois mon mari sortir par cette porte où j'avais attendu des heures et des heures pour les parloirs, il est un peu déboussolé… il prend sa petite fille dans ses bras, les yeux remplis de larmes de joie, de soulagement et de liberté.

Voilà 10 mois qu'il est sorti et il ne se passe pas un jour sans que je pense à cette période avec la même souffrance. Je ne parviens pas à me débarrasser de ces images de désarroi, les attentes devant le cabinet d'avocat, les espoirs engloutis, les minutes de bonheur et d'impuissance aux parloirs, l'indifférence des gardiens, les yeux de mon mari après 90 mn de retrouvailles une fois par semaine, la solitude, les larmes de mon enfant…

Aujourd'hui encore elle me demande où est son père à chaque fois qu'il s'en va… Ces souvenirs sont en moi, ils sont ancrés si profond que je ne parviens pas à les oublier, je pensais qu'après sa libération tout serait "oublié", que cette période était définitivement rayée de ma vie et de la sienne…

Depuis, nous nous sommes mariés (décision prise dans ces murs de prison), nous avons déménagé, nous avons changé de téléphone, d'adresse, de voiture… et la vie continue malgré tout. Pour ma part, elle recommence, mais avec beaucoup de souvenirs cachés qui me rappellent chaque jour que je n'ai pas rêvé, que la gendarmerie m'a bien téléphoné un lundi à midi pour me dire que "votre mari vient d'être incarcéré à la Maison d'Arrêt de Luynes"…

Je vous souhaite beaucoup de courage et d'amour, ne baissez jamais les bras si vous croyez encore l'un en l'autre, soyez forte même si c'est difficile et n'hésitez pas à me répondre si le cœur vous en dit…

Merci à ce site qui m'a aidé moralement durant cette période…

Bon courage à vous toutes pour aujourd'hui et pour demain…    

     srmatola@hotmail.com

 Une femme d'ex-détenu  

SOPHIE - Le 02/09/2004


Bonjour, 

    Je suis surveillant depuis quelques années (après avoir fais des études de droit bizarre direz vous, eh bien non au contraire mes connaissances de droit m'aident énormément dans mon métier ! ) dans une grosse maison d'arrêt de province et j'ai consulté avec attention votre site qui sans préjugé de l'information qu'il prétend donner me parait totalement dénué d'objectivité et je trouve que vous avez  un réel parti-pris d'ailleurs sûrement est ce votre but anti-prison , ce qui sans rentrer dans les détails est utopique car la prison a de tout temps exister et existera toujours et heureusement d'ailleurs ! Force doit rester à la loi et ceux qui ne la respectent pas doivent être châtiés, ce n'est que justice, néanmoins celui qui est victime d'erreur judiciaire doit avoir réparation immédiate. 

    Vous osez tolérez que des vieilles dames se fassent agresser par des malfrats de petits chemins et bien sachez que vous trouverez toujours des gens comme moi et des millions d'autres au travers de votre chemin car il n'y a qu'une justice et elle doit être appliquer avec rigueur mais humanité bien sur, j'ai toujours veiller à cela dans mon métier et je pense être pour cela estimer par mes collègues et par les personnes dont j'ai la garde, mais je ne puis tolérer qu'on critique dans fondement mes collègues, ma hiérarchie et tout les partenaires du monde pénitentiaire qui oeuvre dans des conditions parfois très difficile victimes de l'incivisme et la sauvagerie de ceux que vous prétendez défendre et de grâce si vous avez quelque chose à reprocher au système, reprochez le au législateurs !!! essayer d'avoir une attitude et un discours constructif plutôt que de vociférer sur les prisons qui se construisent mais qui non jamais ne fermeront tant qu'il y aura des êtres maléfiques sur cette planète !

Un surveillant de la Pénitentiaire - 28.10.2004

 

Réponse le 28.10.2004, de Philippe Auzenet, fondateur et responsable du site "Prisons", 

Bonjour,
 
Vos remarques sont intéressantes car vous êtes sur le terrain.
 
Je ne suis pas d'accord avec certains de vos propos. Certes, il faut des prisons, certes il faut punir, certes il ne faut pas soutenir les malfrats.
 
Mais les 75% de récidive nous montrent que la solution est mal appliquée. Une grande réforme s'impose.
 
D'autre part, si vous avez parcouru tout notre site, vous vous apercevrez que je reste toujours dans le respect des surveillants  et de la justice. Je remets en question le système mais n'attaque jamais les personnes.
 
 J'ai été aumônier de prison durant 15 ans, mais aussi détenu 15 mois en maison d'arrêt et en CD. J'ai écouté les surveillants. Sachez que certains ne pensent pas comme vous. Ils ont conscience que beaucoup de ceux qui sont en prison devraient être placés dans d'autres institutions.
 
Vous avez raison en disant que c'est le législateur qui doit changer les lois. Mais pour remettre en question le législateur, il faut remettre d'abord en question ce qui est faux ou utopique dans le système carcéral. Par exemple, le fait que la prison réforme et réinsère les délinquants et les criminels. C'est faux elle les rend pire et les détruit intérieurement (par la promiscuité avec les caïds).
 
 
Bien cordialement à vous, merci pour votre mail.
 
Ph. Auzenet
 

Bonjour,
 
Nous venons de découvrir ce site exceptionnel et indispensable dans notre pays !
Nous avons donc lu avec attention l'article de ce surveillant de province du 28/10/04, et nous désirons, afin de rétablir un peu la réalité, vous faire connaître notre témoignage et illustrer de cette façon les "techniques de civismes et de tolérances" de certains personnels de la pénitentiaire !!!
Notre fils âgé de 26 ans aujourd'hui est incarcéré depuis plusieurs mois. C'est un jeune homme d'une morphologie moyenne, timide  et respectueux et surtout pas agressif, mais très fragile psychologiquement.
En février 2003 il a été frappé violemment et honteusement par plusieurs gardiens  pour avoir osé demander qu'on lui parle avec plus de respect! ils lui ont menotté les mains derrière le dos, et ils lui ont dit après l'avoir traîné à l'écart dans les sanitaires : "on va t'expliquer comment ça se passe ici", avec un chapelet d'injures incroyables et inimaginables, ils l'ont mis tout nu, à plat ventre au sol, le visage écrasé dans des souillures  et l'ont sauvagement tabassé... après cela il a été emmené à l'infirmerie où le médecin a fait les constatations de violences sur tout le corps et le visage.(certificats médicaux établis)
 
Après une nuit de souffrance, d'angoisse et de désespoir, en repensant à toute cette humiliation, il n'a pu le supporter et il s'est pendu avec son drap dans sa cellule, et fort heureusement au matin un gardien a commencé sa ronde du bon côté de l'étage !, et il a été réanimé par les pompiers et hospitalisé.
Lorsqu'il est revenu de l'hôpital, il n'a pu que constaté un véritable acharnement psychologique de la part de nombreux gardiens, qui se revendiquaient solidaires de leurs collègues puisque une plainte avait été déposée par nos soins, et il n'était pas encore remis des coups portés quand  à nouveau il a été frappé par plusieurs gardiens  lors d'un changement de cellule et avec autant de sauvagerie...(certificats médicaux établis). Il faut dire que tout était fait pour lui rendre la détention difficile et invivable, il était terrorisé en permanence et  Il y avait une telle "tension" parmi les gardiens que l'administration pénitentiaire n'arrivait pas à maîtriser la situation et a préféré éloigner notre fils pour sa sécurité.(des articles de presses ont relaté les faits, ainsi que les radios, et   l'OIP) à ce jour notre enfant n'est toujours pas remis au contraire il est sous traitement psychiatrique, suivi psychologique et en soins somatiques  des suites des coups portés aux visage.
Certains personnels utilisent très facilement la violence et la provocation verbale avec les détenus, ils n'ont aucun sens de civisme ni de respect, bien au contraire, et profitent de leurs fonctions pour pratiquer en toute impunité un autoritarisme indigne de notre société et de notre république.
 
Ces personnels bafouent impunément les droits de l'homme et du citoyen !
 
Manque de formation ? oui certainement
Manque d'effectif ? oui bien sûr
Sauvages et cruels ? oui souvent
Impunis ? toujours!
 
Comme le dit justement ce surveillant, il faut que la justice soit la même pour tous et équitable, leurs fonctions leur conférant des droits et des devoirs, dont l'aide à la réinsertion et à la réhabilitation. 
Lorsque l'on choisit une telle profession il faut avoir conscience de garder une certaine éthique et de ne pas devenir des maléfiques pour la société!!!
 
Merci à Monsieur  P. AUZENET - jeudi 4 novembre 2004

Avant tout je me permets de vous féliciter pour votre site. Il est très bien fait et il m'a déjà permis d'y trouver beaucoup de renseignements utiles que même notre avocat ne nous avait pas communiqués.
Vous trouverez en annexe les faits survenus à mon fils L. Je sais qu'il ne s'agit qu'un "cas" parmi d'autres et qu'il y a des dysfonctionnements et injustices bien plus grandes mais il me semble utile que les plus petits cas soient connus de tous.

Ca n’arrive pas qu’aux autres !

 Sur base d’une enquête de police se déroulant en France, un mandat d’arrêt a été déposé le 06/11/2003 à l’encontre de mon fils L., ressortissant belge.

Bien qu’il n’ait jamais été convoqué ni entendu dans cette affaire, ce mandat d’arrêt a été déposé uniquement sur base de méprisables délations de la part de personne fort peu crédible.

Cette délation a été prise en compte sans aucune vérification. Il n’a jamais été au courant de quoi que ce soit durant cette procédure et n’a donc pas eu droit aux comparutions, auditions, confrontations ou autres perquisitions d’usages dans ces cas là.

Le 12/04/2004, L. reçoit une convocation à comparaître, pour un procès dont il ne connaissait pas l’objet, devant un tribunal correctionnel situé plus de 1300 km de son domicile !!!!. Pour cela son adresse inchangée depuis 10 ans a donc subitement été retrouvée par la justice française.

Étant mal informé par son avocat belge concernant l’obligation d’être présent à un procès en correctionnelle, mon fils se fait représenter et est par conséquent condamné par défaut. Une opposition est immédiatement déposée et acceptée par le tribunal.

Le 28/07/2004, à la demande des autorités françaises, il est arrêté et entendu par un juge d’instruction en Belgique. Jugeant qu’il n’était nullement en fuite et qu’il n’a certainement pas voulu se soustraire aux lois françaises, il ordonne sa relaxe immédiate en attente d’une prochaine audition à la chambre du conseil. Le 11/08/2004, Monsieur le Procureur du Roi du parquet belge, devant le manque d’éléments dans ce dossier, et en regard de l’irréprochable situation familiale et professionnelle de mon fils, décide également de la laisser en liberté.

Cependant à l’encontre de ce jugement, il est de nouveau arrêté le 18/08/2004 et remis aux autorités judiciaires françaises. Sans lui donner l’autorisation d’appeler son avocat, il est entendu le jour même par le juge du tribunal de Grande Instance de Lille qui décide de le placer en détention à la prison de Loos en attente d’un transfert vers Toulon. Le 25/08/2004, il comparait devant le Tribunal correctionnel de Toulon qui décide, sous prétexte qu’il est de nationalité belge et qu’il est susceptible selon eux de se soustraire à la loi, de le maintenir en détention provisoire jusqu’au procès.

Il n’a toujours pas pu prévenir sa famille, et est resté dans l’impossibilité de présenter des éléments à décharge. Pourquoi inventer que le prévenu pourrait se soustraire à la Justice française alors que la police avait toutes ses coordonnées et qu’il s’est présenté spontanément aux autorités judiciaires dès la première fois qu’ils ont bien voulu le convoquer ? Ce procès qui s’est déroulé le 08/10/2004, n’en fut pas un mais plutôt un interrogatoire sans issue.

En prenant soin de faire mentionner par le greffe qu’il s’agit de l’instruction qui n’avait jamais était faite à ce jour, le juge noircit l’image du prévenu et chaque détail, le plus petit soit-il, sert à l’accusation.

Cette « instruction » nous a rappelé la tristement célèbre inquisition :

- le juge se contentant de lire les déclarations à charge sans donner au prévenu le moindre bénéfice du doute et sans laisser son avocat intervenir.

                    -pas de débat contradictoire ;

                    -le temps de parole du prévenu réduit à sa plus simple expression ;

                    -ses déclarations à peine écoutées et notées par pure forme ;

                    -aucun regard sur les documents fournis et pouvant l’innocenter.

Les propos tenus tant par le tribunal que par le Ministère public furent moqueurs et parfois même agressifs alors que leur rôle est de rendre la justice dans la sérénité. De toute évidence, ils cherchaient un coupable et non le(s) coupable(s). Il est dit dans le code pénal que le juge doit se faire une opinion d’après des preuves incontestables, des témoignages irréfutables, à l’aide de faits avérés et d’indices probants. Il est incohérent que tout ce que peut dire le prévenu est rejeté alors que les dénonciations sont considérées comme paroles d’évangile.

Sachez que le principal dénonciateur de cette affaire, pourtant bien connu des services de police, ainsi que certains de ses complices inculpés dans ce dossier, sont  tous en liberté, alors que mon fils est condamné à trois ans de prison ferme sans avoir eu l’occasion de se défendre équitablement puisque différentes procédures n’ont pas été respectées.

Que dire aussi des droits fondamentaux de l’être humain qui n’ont même pas été respectés ?

Pendant plusieurs jours, L. est resté sans argent (nous avons pourtant appris récemment que dès son arrivée 15 euros doivent être mis à la disposition du prévenu ) et n’a donc pas eu la possibilité de cantiner. Pas de timbres ni de papier à lettre pour écrire à son avocat ou à sa famille. Pas de produit de première nécessité pour faire sa toilette et se raser(c’est un détenu qui lui a « prêté » du papier WC !!!). Pas de vêtement pour se changer. J’en passe et des meilleures.

L’obligation de prévenir le représentant consulaire sur place n’a pas était respectée et on ne l’a pas laissé téléphoner à son avocat. Personne n’a donc prévenu sa famille puisque nous habitons en Belgique et qu’il est interdit aux assistants sociaux de téléphoner à l’étranger. C’est nous qui avons fait des recherches ne le voyant pas rentrer chez nous (il était soi-disant parti pour une simple parution) et qui avons dû prévenir, le parquet belge, l’avocat et le consulat. Personne n’était au courant de cette situation ! Pendant tout ce temps, mon fils ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait et est resté dans l’isolement le plus complet.

Encore maintenant, il nous est impossible, vu la distance, de lui rendre visite régulièrement, les communications téléphoniques sont interdites et le courrier met parfois plus de 10 jours pour arriver.

Au regard de tout cela, je ne suis plus étonnée du nombre de suicides dans les prisons. Quand on y rentre, on devient un numéro, un coupable en puissance avant même d’être jugé. Actuellement, nous attendons ( depuis le 8 octobre !) que le juge du tribunal de première instance rentre de vacances et veuille bien envoyer le dossier de mon fils à la cour d’appel afin d’obtenir la date du procès d’appel.

Nous osons encore espérer que les vices de formes et bizarreries en tous genres décelées dans ce dossier seront enfin pris en compte, que L. pourra enfin bénéficier d’un jugement impartial et au-dessus de tout soupçon.                            

                                                  11 novembre 2004


Je suis surveillant dans une maison d'arrêt de province 

 

        Je suis surveillant dans une maison d'arrêt de province (plutôt importante en capacité) ; je souhaiterai réagir sur votre site et sur la missive de mon collègue du 28/10/2004. Tout d'abord vous parlez souvent de l'humiliation des détenus au travers des fouilles corporelles, cependant vous est il venu à l'idée que pour nous personnel pénitentiaire cela ne nous était pas agréable non plus ! Pensez vous que nous aimons voir des individus se déshabiller devant nous, à vous croire nous adorons cela ! Je vous assure que non pour nous aussi c'est humiliant de demander aux détenus de se déshabiller, mais cela fait partie de notre travail, prévu par le législateur ! Il me semble facile de votre part de critiquer les surveillants, mais comme tout un chacun, en fait nous allons au travail chaque jour pour nourrir notre famille, peut-être avons nous juste un emploi un peu différent des autres, avec des contraintes que d'autres n'ont pas (la sécurité, l'encadrement de "publics difficiles"), cela fait t'ils de nous des monstres barbares, sanguinaires et avides de pouvoirs, tels que ceux que vous décrivez dans votre site. 

        Je pense que pour vous il est plus facile de tirer sur l'ambulance que sur les vrais responsables de cette situation. Faut t'il à vous en croire absoudre tout les péchés de chacun ; mais que diriez-vous si c'était votre épouse qui s'est faite violée ? Seriez vous si catégorique si c'était votre enfant qui a été assassiné ? Alors oui il faut des prisons pour contenir cette violence dégénérescente de notre société décadente ; oui je suis d'accord que certains détenus n'ont rien à faire dans nos prisons ! Mais non je n'agrée pas votre version du maton prêt à mordre la main du "voyou" cloîtré derrière sa porte !

 

        Sans doute existe t'il des individus (qui ne devraient plus faire partie du personnel) qui ne respectent pas les règles, mais je me refuse à admettre votre version que tous les surveillants sont les mêmes. Avant ce métier, je faisais autre chose, mais à présent je suis fier de ce que je fais et quoique vous disiez je reste dans mon intégrité et comme tout le monde (ou presque !) je fais confiance à la justice de mon pays (qui m'a déjà puni, cela dit en passant !).

 

        Chaque jour ou je me rends à la présent je me comporte en homme face à d'autres hommes qui se sont écartés du "droit chemin" et chaque jour j'accompli mon métier en respectant les individus qui sont face à moi, mais en respectant la loi, les règlements et les consignes (que je n'ai pas inventées, ni décidées arbitrairement, mais que le législateur à posées !). Cependant dois-je rester dans la courtoisie de bon aloi quand un détenu m'insulte, quand un détenu menace de frapper ou de tuer un collègue ou une personne quel qu'elle soit ! Que diable moi aussi je suis un homme, si je les considère ainsi, pourquoi les détenus ne me rendraient pas la pareille ; suis-je responsable de leurs actes, de leur incarcération ?

 

        Vous prétendez que la prison punit également les familles mais le responsable n'est t'il pas celui qui a commis l'acte répréhensible ? Ne puni t'il pas à lui tout seul ses proches et lui même ?
Chaque jour j'essaie de parler avec les détenus, de faire de la "réinsertion" mais cela n'est pas toujours possible, les tâches qui nous incombent sont parfois lourdes avec 80 à 100 détenus à l'étage. Pourtant contrairement à vous qui tirez  à boulets rouges sur nous , les surveillants, je ne prétends pas que ce soit la faute des détenus (par contre vous affirmez que ce qui se passe dans les prisons est de la faute des "matons").

 

        Je pense que tout irait mieux si chacun y mettait du sien et si tout le monde respectait tout le monde, à bon entendeur, salut.

25.11.2004

Réponse de Philippe Auzenet, responsable du site :

L'exaspération de certains est lié aussi au fait qu'il n'y a pas de vrai dialogue, souvent, entre les surveillants et les familles donc l'incompréhension demeure. Également la douleur des familles fait qu'elles ont tendance à mettre tout le monde dans le même sac.
 
Merci donc à vous d'avoir pris le temps de réagir en tant que surveillant. C'est utile.
Vos collègues seront toujours les bienvenus pour réagir dans cette rubrique, et ce, dans le respect de l'anonymat.
 
Je viens d'intervenir dans un plateau TV sur FR3 Alsace, j'ai pu dialoguer en direct durant l'émission d'une heure, avec le dir. régional des services pénitentiaires, et un député. Le dialogue facilite la compréhension des choses. 
 
Durant ma détention à Nantes et à Rennes en 1998 je me suis fait de véritables amis en la personne de certains surveillants très humains et qui m'ont écouté et aidé mentalement à tenir. Je les respectais, ils me respectaient, on se tutoyait et tout allait bien, je dirais même que leur "bonjour" lorsqu'ils ouvraient ma cellule le matin m'aidait à rester civilisé et à croire dans l'homme.
J'ai aussi été victime de surveillants jaloux de mon niveau intellectuel (études supérieures) et qui ont répandu partout à l'étage que j'étais un pointeur (un violeur), me mettant en danger car alors les autres détenus se sont mis à me persécuter et j'ai risqué ma vie car j'ai eu deux tentatives d'homicide contre moi, qui ont été déjouées. Or j'étais incarcéré pour violences volontaires mais jamais pour mœurs.
Heureusement j'ai été nommé serveur au mess de Nantes, ce qui a clôturé le débat car je servais les surveillants à table, les policiers, le procureur et le Juge d'Application des Peines. Mais j'ai en moi une blessure qui ne s'est pas refermée à cause de ce surveillant (il y en a un en particulier, niveau école primaire) qui a essayé de me détruire par des propos calomnieux, il n'a jamais réparé son erreur. C'est grave. Je comprends bien les familles qui sont victimes de tels hommes, il y en a certainement 10% parmi les surveillants, ils sont responsables de ternir votre image de surveillant. Les plus durs étaient ceux qui sont affiliés au FN.
Mon problème a été aussi avec un surveillant que je servais à table au mess le dimanche. Une fois, j'ai eu un parloir l'après-midi même (je l'avais servi à table une heure avant) : il était à la fouille des parloirs, et a tenu à me mettre intégralement nu, à me faire soulever mes parties génitales pour vérifier (quoi ?)... je lui aurais bien mis mon poing à la figure mais n'ai pas réagi pour ne pas perdre ma place au mess.

Bien cordialement  - Ph. Auzenet - 29.11.04

Réponse à Mr le surveillant...
Cher Monsieur,
Vos propos tiennent la route mais essayez donc d'expliquer ça aux femmes et parents de détenus... Je comprends votre réaction, vous ne voulez pas salir l'image que vous avez de vous même et de vos collègues.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier cher monsieur ? Quel plaisir trouvez-vous à garder des prisonniers ? Vous connaissiez pourtant le danger que ce métier représente et les jugements qui peuvent être portés sur vous... je n'ai rien contre vous personnellement mais surtout arrêtez de dire que les gardiens sont des anges !! Certains sont des exceptions, je vous l'accorde et vous en faites peut-être partie... mais avouez que la majorité abusent de leurs pouvoirs... certains font même des tours de passe-passe, des choses pas très catholiques, cachent des choses dans leurs vestes pour les détenus car eux, ne sont pas fouillés ni humiliés. ATTENTION, je ne considère pas un meurtrier, un violeur... comme un détenu "normal", je peux accepter cette haine contre un violeur d'enfant mais pas contre un homme qui détourne de l'argent, qui se dispute un peu fort avec son voisin ou qui fait un excès de colère. Il y a certains degrés de responsabilité.
Non, les matons ne sont pas corrects. Quelque soit les idées, leurs gestes ou mêmes leurs désirs d'être un gardien parfait. J'espère vraiment qu'il y a encore des gens comme vous, mais malheureusement et quoi que vous en pensiez, vous ne pouvez pas sauver à vous tout seul cette image du gardien de prison.
  
UNE FEMME D'EX-DETENU     -     1.12.2004
 

L'OPINION ALERTEE DOIT SORTIR DE L'INDIFFERENCE

Monsieur,

 
Sensibilisée au problèmes que rencontrent les prisonniers en France, je corresponds avec l'un d'eux depuis deux ans et cette relation se passe bien, une confiance réciproque existe maintenant entre nous. Je pense que cette condition est essentielle pour la faire durer dans le temps.
 
Je suis en train de lire le livre: " Prisons, ma colère " de Michel NIAUSSAT (Ed. Ouest-France ) sur les Maisons d'arrêt en France, ce qui est dénoncé là rejoint ce que je lis sur votre site que je trouve très bien fait.
Espérons que grâce à des personnes comme vous et grâce à Internet l'opinion alertée sorte peu à peu de l'indifférence et de l'ignorance plus ou moins entretenue par les médias.
 
Merci d'exister, continuez et bon succès.
 
Michèle  -   8 décembre 2004

Une fouille générale  a été opérée avec un acharnement inadmissible

                Le 09/12/04 une fouille générale  a été opérée avec un acharnement inadmissible et sans rapport avec la mission première au centre pénitentiaire de Laon dans l' Aisne. Les brigades Perben encagoulées, toutes de noir vêtues, armées (des coups de feu ont été tirés) sont débarquées à 8 heures du matin telles des forces spéciales avec la violence qu' on peut facilement imaginer. Des mecs qui se la sont joué comme on voit au ciné ou à la télé.

 

                Tous les détenus ont été parqués dans l'espace promenade pendant 5 heures et..... pendant ce temps toutes les cellules ont été saccagées:
- linge vidé des armoires, piétiné et sali volontairement
- meubles et objets décoratifs fabriqués par les détenus détruits sauvagement
- posters et photos familiales déchirées
- pots de café et autres denrées alimentaires renversées sur le sol
- objets complètement insignifiants confisqués ou déposés dans d' autres cellules
- certaines portes de séparation de toilettes ont été arrachées de leurs gonds
- des objets, linge et autres effets personnels restent introuvables (on a même pris les vêtements chauds d'un détenu de 83 ans)

                Quand les détenus demandent où sont leurs affaires on prétend qu' on ne sait pas. J' ai écrit pour dénoncer ces actes qui constituent une violation de la loi et qui seraient passibles de prison si Monsieur Perben n' accordait pas l'impunité à ces gardiens venus d' autres établissements.
Raffarin, Perben, les députés de l' Aisne, Boutin qui avait visité cette prison en été 2004 et l' avait trouvée trop confortable, les journaux locaux, le canard enchaîné, le préfet de l' Aisne qui à ce jour est le seul à m' avoir répondu, et bien d'autres personnalités et presses nationales ont été avisés de ces actes qui incitent à la violence ,à la révolte, mettent le personnel en place dans l'embarras, déstabilisent les détenus, coûtent cher au contribuable et sont indignes d'agents de l'état.
Les détenus qui se sont plaints ont été immédiatement transférés dans d' autres établissements.

                Les copies des courriers que j' ai adressées à mon frère incarcéré ont été confisquées et les lettres que je lui envoie accusent un retard sensible ce qui est illégal.
Il est évident que ces représailles sont parfaitement inutiles et idiotes puisque les destinataires eux ont eu mes courriers.
Comment peut on parler des problèmes de vie dans les prisons et agir de cette manière?
C'est la parole du détenu contre la parole du ministre voilà pourquoi la France d' en haut peut et pourra toujours tout se permettre mais moi je dis qu'un ministre de la justice n'a pas le droit d'être injuste, menteur et malhonnête.
En ce qui me concerne je vais continuer de dénoncer de tels actes et jusqu' à ce que tout soit restitué à chaque détenu je considère qu' il s' agit de vol et de harcèlement moral.
Merci de m' avoir lue.

7.01.2005

(J'ai été il y a un an victime d' un braquage sur mon lieu de travail. avec un de mes collègues nous avons passé 20 minutes
à plat ventre avec chacun une arme à feu sur la tête. Les auteurs du braquage sont en prison et malgré le traumatisme je ne leur souhaite pas ce qui est arrivé aux détenus de Laon. Tant que la société ne sera pas capable de donner des punitions autres que l' enfermement il n' y a pas lieu d' alourdir l' addition.
Ou alors comme dans ce cas précis elle enfreint la loi et bafoue les droits de l' homme.)

Gigantesque machine judiciaire dépourvue de toute humanité...

Je vous remercie d'avoir ouvert ce site car si j'avais pu accéder à toutes ces informations, j'aurais pu venir en aide à mon frère ! Lors de son incarcération, lui comme moi n'avons bénéficié que d'une indifférence flagrante. J'ai réalisé ce jour-là que n'importe qui pouvait se retrouver dans son cas, être en prison et avoir affaire à une gigantesque machine judiciaire dépourvue de toute humanité sauf pour les personnes dotées de moyens financiers conséquents!

Mon frère n'a bénéficié d'aucun suivi médical comme social, car les travailleurs sociaux n'avaient pas le temps de s'occuper de lui ce qui m'a déçu profondément.

Étant son unique parente, je n'ai pas toujours été en mesure de l'aider.  Des visites que je lui ai rendues, j'en garde un souvenir qui me marque et m'a marqué à vie à cause de la détresse humaine rencontrée.

Merci encore de votre aide.   
J'ai oublié de vous signaler que lors de l'incarcération de mon frère, les travailleurs sociaux ont refusé de lui remettre le livret d'accueil. Par cette méthode, ils pensent engager la communication entre prisonniers et gardiens, en positionnant l'incarcéré perdu en demandeur permanent ! Résultat, je suis arrivée au service accueil de la prison pour remettre des vêtements, produits d'hygiène, denrées alimentaires en ayant parcouru 80 km aller sans savoir qu'apporter des produits d'hygiène et alimentaires sont strictement interdits !
Le groupe d'accueil de bénévoles n'arrive pas à engager un dialogue constructif avec les travailleurs sociaux,  notamment pour remettre aux familles de détenus le livret d'accueil de la prison qui existe!
Je remercie ces bénévoles pour leur soutien moral et leur judicieux renseignement !
 
Je vous remercie encore pour votre site en espérant que les livrets d'accueil au sein des prisons soient remis aux bénéficiaires. Que la qualité d'être humain soit reconnue au prisonnier et ne disparaisse plus sous un numéro identifiant.
 
Bon courage. 

Linda

8 mai 2005


MON EX...

Bon, je m'appelle Laura et j'habite dans un petit village la Moselle.

L'histoire que je vais vous raconter date d'il y a plus de 10 ans mais est encore d'actualité et je ne sais pas quoi penser car je me sens un peu perdue, entre mes souvenirs, mes sentiments et ma peur.
 
Il s'appelait J. D. (je ne peux pas mettre son nom parce que c'est interdit). C'était un musicien qui vivait à Paris et que j'ai rencontré grâce à une copine de ma sœur.
Il a été mon premier amour et c'était au début un garçon très bien, vraiment merveilleux mais... tout ce que je croyais savoir de lui n'était qu'une partie de lui.
Un jour, il y a eu une dispute entre lui et mon père qui a décidé de nous séparer et c'est là que j'ai découvert son véritable visage et son passé.
Lorsque tout va bien, il a l'air d'un individu normal, d'un ange, un garçon gentil, un peu timide et qui manque de confiance en lui, quelqu'un en qui on peut avoir foi, mais si, les choses tournent mal, qu'une dispute éclate ou que la situation devient tendue, là, on se retrouve face à quelqu'un d'autre, à un inconnu qui me fait très peur encore aujourd'hui.
On dirait qu'il y avait deux personnes en lui, une bonne -qui était mon prince charmant- et l'autre qui était le mal personnifié.
 
Je ne voudrais pas avoir l'air d'exagérer ou de jouer sur les clichés mais, quand il entre en crise, il devient comme dans le film du Silence des Agneaux. Il connaît les mots et les phrases pour prendre le contrôle de votre esprit, je n'exagère pas.
Quand il a compris que les choses allaient mal tourner avec mes parents et que je respecterais leur volonté de nous séparer, il a commencé à jouer les gourous et il a tenté de me laver le cerveau, sans violence mais avec un discours où les mots étaient choisis et jouaient sur ma peur.
Il m'a littéralement programmée pour que je détruise ma vie, quitte à ce que je me suicide plutôt que de le quitter et il a bien failli réussir. Je ne mangeais plus, je passais mon temps à pleurer sur mon lit et à me dire que nous serions unis dans la mort, il a fallu faire venir le médecin pour me prescrire des cachets.
Mais, grâce à mes parents, j'ai tenu bon et là, il s'est transformé en fureur. Il m'a harcelée de lettres de plus en plus menaçantes et sa voix au téléphone devenait de plus en plus "bestiale" et c'est là que j'ai compris qu'il était fou.
Mon père est allé voir ses amis à la mairie pour qu'il n'ait plus le droit de prendre le train pour F. avec ses lettres et il a demandé à ses amis de la police de le renseigner sur son passé. Ce qu'on a appris à ce moment là nous a fait dresser les cheveux sur la tête:
 
Il avait fait de l'hôpital psychiatrique -ça je le savais- mais pas parce qu'il était dépressif comme il me l'avait dit mais parce qu'il avait mutilé l'un de ses camarades de classe lors d'une bagarre lorsqu'il avait 16 ans dans la cour son lycée de M.
Je précise qu'il l'a mutilé à mains nues (en se servant de ses dents comme dans le film avec Hannibal Lecter), il lui avait presque arraché le haut du visage et, même si c'est l'autre, un voyou notoire qui avait commencé la bagarre, la description des blessures était effrayante.
Il était une vraie célébrité à la police à M. et personne n'osait lui chercher la bagarre parce que tout le monde savait de quoi il était capable s'il se mettait en colère. 
Depuis, il avait été interné plusieurs fois pour d'autres motifs, toujours au même hôpital et à chaque fois, on l'a laissé sortir parce qu'on le pensait plus dangereux pour lui-même que pour les autres et c'est vrai que J. avait la manie de retourner sa violence d'abord contre lui, ses bras étaient couverts de cicatrices parce qu'il se mutilait lui-même.
Je ne savais pas...
 
Après notre séparation en 1994, il a déménagé pour V., dans la Drôme, pas loin de M. où il habitait avant.
Je le sais parce que j'ai reçu une lettre de lui deux ans plus tard. Il avait l'air d'aller bien et avait un discours plein de pardon et de bonne volonté mais certaines de ces phrases m'ont prouvé qu'il n'avait en fait absolument pas changé. Il vit en marge de la réalité, dans son monde à lui.
Il sait au fond de lui qu'il est malade et je suis presque sûr qu'il a appris à en jouer parce qu'il sait comment dissimuler son état.
Il n'est plus suivi par aucun psychiatre depuis 1992 (il a interrompu son traitement qui l'obligeait à prendre du Haldol et du Tercian, ce n'est pas ce que l'on prescrit aux dépressifs mais bel et bien aux psychotiques, je me souviens de ces noms parce qu'il me les avait donnés)
 
L'année dernière, j'ai encore eu des nouvelles de lui par des amis de mon père qui travaille à la police de F. Une demande d'information sur ce qui s'était passé il y a 10 ans entre nous et j'ai appris qu'une autre de ses ex, qui travaillait pourtant pour la police, avait déposé plainte contre lui et cherchait à se renseigner sur son passé.
D'après ce que j'ai appris par les relations de mon père, il se serait passé la même chose qu'avec moi et que la jeune femme avait vraiment peur de lui et cherchait plus ou moins un motif pour le faire interner d'office par son administration. Mais il parait qu'il a eu gain de cause devant un tribunal et que la jeune fille a perdu.
D'après elle, mon ex serait complètement schizophrène.
 
Alors, voilà ma question. Est-il normal que l'on laisse des gens comme mon ex en liberté sans se soigner? Faut-il attendre qu'il tue quelqu'un?
Comprenez moi bien, mon ex n'est pas quelqu'un de mauvais ou de méchant, je ne le crois pas, mais il sait qu'il est malade et refuse de se soigner.
Ceci dit maintenant, je me pose aussi la question de savoir s'il est vraiment fou ou s'il s'amuse juste à le faire croire parce que j'ai lu que les psychotiques ne sont pas conscients de ce qu'ils font or Jacques, même dans sa fureur, a l'air de savoir très bien ce qu'il fait et où il va.
Je crois que, bien plus que tout autre chose, c'est ça qui me fait peur parce que dans ce cas, c'est un psychopathe qui se fera passer pour fou et non responsable de ses actes chaque fois qu'il risquera une condamnation et sera remis en liberté comme si de rien n'était.
 
Depuis que j'ai eu ces nouvelles depuis un an, je suis hantée et franchement j'en ai marre qu' un passé d'il y a 12 ans vienne me hanter.
Ceci dit, je voudrais savoir si d'autres comme moi ont vécu une histoire comme la mienne et savoir si parmi vous, il y en a qui le connaissent parce que je ne sais plus quoi penser et j'ai besoin de vos témoignages pour faire la paix dans mon cœur.
Je vous laisse mon mail sur Yahoo pour laisser : laura57520@yahoo.fr
Merci. Laura.

5.10.2005


Bonjour,
 
Merci de nous permettre de nous exprimer, cela soulage de pouvoir écrire et se dire peut-être certains lirons ces articles et en tirerons leçons et des améliorations.
 
Mon fils est en prison maintenant depuis le mois de xxx 2005, l'enquête est terminée depuis début janvier 2006. Hier xx/xx/2006 il passait devant les juges des libertés, et à mon grand désespoir il ne le laisse pas sortir car il a pas de travail, pas de promesse d'embauche pas de formation prévue mais pour les métiers que mon fils avait choisit il faut être à extérieur avec confirmation d'une employée de l'ANPE qui est venue le voir en détention.
 
Pas de date de jugement pour le moment, et ma colère envers le système judiciaire est très grande, comment trouver une promesse d'embauche, un travail quand on est derrière les barreaux, que le SPIP et une association que j'ai contacté vous disent on s'occupe d'abord de ceux qui ont été condamnés et qui vont sortir et pas de ceux qui ne sont pas jugés ce que je conçois d'ailleurs.
 
Alors comment faire je ne connais pas beaucoup d'employeurs qui font une promesse d'embauche sans voir la personne, et sans savoir a quel moment elle sera disponible!!! Déjà lorsque l'on est disponible on ne vous embauche pas spécialement.
 
L'avocat hier x/x/2006 me disait c'est comme ça c'est un problème de société, même l'intérim le juge des libertés n'en veut pas, mon fils est ce que l'on dit dans le jargon judiciaire un primaire il avait commencé une remise a niveau, des cours d'anglais il avait des examens en mars et pour raison de travaux a la maison arrêt de la santé il a été transféré dans une autre maison arrêt et là tout est supprimé alors que l'on ne me parle de réinsertion, et anéantir les efforts fournis par mon fils et surtout aussi tout le travail que ces bénévoles font et qui est  remis en question à chaque fois tout se passait pourtant très bien, ce monsieur était content du travail fourni par mon fils et vice et versa mon fils était ravi de la façon d'enseigner de ce monsieur mais on préfère laisser pourrir des jeunes en prison alors que tout est prêt a la maison pour l'aider a commencer une nouvelle vie, je ne cautionne pas ce qu'il a fait au contraire cela lui a permis même de réfléchir et de se remettre en question, mais 8 mois c'est long en sachant que normalement il  devrait théoriquement avoir une peine de inférieur a 18 mois.
 
Mais de grâce que l'on cesse de prendre des décisions négatives qui apportent seulement du désespoir et le repli sur soi-même, de ne plus avoir envie de se battre pour s'insérer dans notre société ils sont condamnés avant être jugés !!!
 
 
Une mère qui va se battre, pour son fils et qui espère beaucoup de changement.  10.02.2006

Monsieur, Madame

 

C'est super de pouvoir vous parler d'un poids qui me pèse depuis 38 années. En 1968 suite à une fugue de chez moi pour attouchement sur ma personne de la part d'un proche, je me suis enfuie et fait du stop du nord à Strasbourg la j'ai dormi plusieurs nuits dehors sur un banc ou sous un porche jusqu'à ce que apercevant les gendarmes je pris la fuite de peur d'être ramenée chez moi ; ils me rattrapèrent et m'emmenèrent dans leur brigade la ils me questionnèrent sans cesse bien sur je leur donnai une fausse identité, après plusieurs coups de fils de leur part ils découvrirent qui j'étais et très vite je fus différée devant le juge puis incarcérée a la prison de Strasbourg... Pourquoi ? je n'avais ni volé , ni tué ni injurié je suis restée plusieurs jours, de quel droit ? Avec le recul je suis pleine de rancœur et je n'ai pas du tout confiance en la justice si bien que je me demande si ce n'est pas à nous-même de faire justice qu'attendre de l'Etat de notre France je suis dégoûtée... Ce poids je le traîne depuis si longtemps j'aimerais savoir pourquoi et de quel droit on m'a emprisonnée comme une meurtrière alors que tant de meurtres restent impunis, aidez moi je vous en prie a découvrir la vérité merci de votre soutient j'espère avoir une réponse de votre part...

14.03.2006


Mes peines, ses plaintes,

 

Pourquoi, comment peut-on enfermer sans preuves, juste sur des calomnies, des jalousies, un non-lieu, et des faux témoignages... je suis malheureuse de me trouver dans une dissolution de honte, ce que les prisons ne voient pas mais nous dégradent comme des coupables, des moins que rien ? je ne fais que de me battre dehors pour leur démontrer l'innocence de mon concubin, ils le dénigrent en voulant dire son histoire à la presse, on me salit par des regards d'injustices, on se bat tous deux mais est ce que quelqu'un verra l'erreur que l'on à commis sur son cœur, sur son être, nous avons été cassés tous les deux... et je sais l'innocence ne marche pas avec la prison mais j'ai déjà écris à vos services pour vous dire ma lassitude de s'être faits bafouer de leurs mensonges, je sais que juste l'argent intéresserait sa famille... il est seul aujourd'hui je suis la seule pour lui donner une petite lueur de vie. Merci de me rendre respect à la réponse de votre choix, si j'ai réponse à cet enfer que je vous informe ; je vous crie ma tristesse
Marie-Claude - 25.05.2006

Je me permets d écrire se message dû à ma femme qui me provoque sur un sursis que j'ai eu, pour une pension alimentaire, je paye le retard de pension alimentaire, j'ai connu ma femme ou je me suis fais mutais  par chats ,et que j etais du sud de la france maintenet depuit 2 ans je suis endicapéde 79% depuit que je suis dans cette region  ,ma femme et moi on sais pas connu on ses marié ,ma femme me reproche que je suis condamné et endicapé pour me arcelais moi et ma fille ,jai étais plusieur fois a la police et a l hopital pour ma fille ,ma femme profite de mon surci pour que je puisse la touché pour avoir des problemes ,et que je quitte la maison pour un abendon de famille ,le 13 decembre jai rendez vous avec mon avocat pour un divorce ,ma femme se venge et je sais pas pour quoi?actuelement jai pu avoir un appartement pour ma fille et moi ,mes j attends la décitions du juge ,merci de votre écoute et escuser moi pour les fautes d horthographe ses du a mon accident de travail...  (7.12.2007)


 

Bientôt ici votre courrier


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