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Le traitement des personnes détenues lié à la surpopulation dans les prisons françaises devient totalement inhumain, dégradant, et rejoint les conditions de l'esclavage, pourtant aboli par la France en 1848.


Liberté ? Egalité ? Fraternité ?

Certes non ! la personne détenue, mais aussi sa famille, en sont abusivement privés...

De nos jours, l'entassement des personnes détenues dans les maisons d'arrêt françaises, sans respect de l'encellulement individuel pourtant inscrit comme une nécessité dans le Code de Procédure Pénale, place celles-ci dans des conditions qui rejoignent celles de l'esclavage. Les personnes détenues sont entassées à trois, quatre, sur 9 m2, dans un vécu quotidien totalement inhumain et dégradant, rendant impossible tout travail sur soi-même, tout amendement, puis toute réinsertion. La prison est devenue une école de déstructuration de la personnalité, où le mal et le vice sont les instruments principaux de déformation de la personne. Les personnes ressortent dans un état psychologique pire que celui où elles sont rentrées : c'est la porte grande ouverte pour la récidive.

L'esclavage ? il a été aboli en 1848, mais ses conditions semblent s'installer peu à peu dans les maisons d'arrêt, sans que le citoyen français ne s'en émeuve...

Construire de nouvelles prisons sans réformer le contexte du vécu psychologique des personnes incarcérées est totalement utopique. C'est multiplier le "cancer" carcéral, qui développe l'extinction et la mort intérieure des milliers de personnes détenues.

Philippe Auzenet - responsable du Site "Prisons" - 

Ancien détenu - ancien aumônier des prisons


Qu'est-ce que l'esclavage ?

 

L'esclavage caractérise le fait de priver un être humain de ses droits (droit de choisir son travail et son lieu de résidence, droit de fonder une famille et d'élever ses enfants, droit de s'instruire et de nouer des relations avec les personnes de son choix, droit de se déplacer à sa guise) et de le réduire au statut d'un bien mobilier que l'on peut acheter et vendre (les personnes emprisonnées au nom de la loi pour s'être rendues coupables d'un crime ou d'un délit n'entrent normalement pas dans cette définition).


 

 

Décret du 27 avril 1848

République française
Liberté, égalité, fraternité

Au nom du Peuple Français
Le gouvernement provisoire
considérant que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine : qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme,
il supprime le principe naturel du droit et du devoir ;
qu'il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Egalité, Fraternité,
décrète :


Article premier. L'esclavage est entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises.

Art. 2. Le système d'engagement à temps établi au Sénégal est supprimé.

Art. 3. Les gouverneurs et commissaires généraux de la République sont chargés d'appliquer l'ensemble des mesures propres à assurer la liberté à la Martinique, à la Guadeloupe et dépendances, à l'Ile de la Réunion, à la Guyane, au Sénégal et autres établissements français de la côte occidentale d'Afrique, à l'Ile Mayotte et dépendances et en Algérie.

Art. 4. Sont amnistiés les anciens esclaves condamnés à des peines afflictives ou correctionnelles pour des faits qui, imputés à des hommes libres, n'auraient point entraîné ce châtiment. Sont rappelés les individus déportés par mesure administrative.

Art. 5. L'Assemblée Nationale règlera la quotité de l'indemnité qui devra être accordée aux Colons.

Art. 6. Les colonies purifiées de la servitude et les possessions de l'Inde seront représentées à l'Assemblée Nationale.

Art. 7. Le principe que le sol de la France affranchit l'esclave qui le touche est appliqué aux colonies et possessions de la République.

Art. 8. A l'avenir, même en pays étranger, il est interdit à tout Français de posséder, d'acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute infraction à ces dispositions, entraînera la perte de la qualité de citoyen français. Néanmoins, les Français qui se trouveront atteints par ces prohibitions, au moment de la promulgation du présent décret, auront un délai de trois ans pour s'y conformer. Ceux qui deviendront possesseurs d'esclaves en pays étrangers, par héritage, don ou mariage, devront, sous la même peine, les affranchir ou les aliéner dans le même délai, à partir du jour où leur possession aura commencé.

Art. 9. Le ministre de la Marine et des Colonies et le ministre de la Guerre sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret.

Fait à Paris, en Conseil du Gouvernement,
le 27 avril 1848.

 


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