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Notre site "PRISONS" s'émeut et pleure la mort de David...

          David

David, 21 ans, s'est donné la mort le 18 juillet 2003, 5 jours avant son procès, en cellule du quartier disciplinaire de la maison d'arrêt de Limoges, alors que la pénitentiaire savait qu'il était si fragile psychologiquement et sous traitement médical à cause d'une dépression. Ses parents nous disent : 

"Nous nous battrons jusqu'au bout

pour lui et pour établir une vérité.

Une plainte a été déposée et la procédure est en cours."

VISITEZ LE SITE DEDIE A DAVID, et téléchargez la pétition pour aider sa famille à briser l'opacité des instances judiciaires et pénitentiaires autour de son suicide :

 


Message de la famille de David Rondelle au Site "PRISONS"

Bonjour à vous qui me lisez,

Je suis la Maman de Rondelle David MORT à la maison d'arrêt de Limoges, suicide par pendaison.

Malgré notre douleur et notre chagrin immense, nous allons nous battre contre cette machine infernale.
Garder courage, David m'a ouvert une voie, celle aussi d'aider les gens dans des situations affreuses que la détention, la peur de l'avenir etc.
Nous, nous avons connu et connaissons encore très très fort cette douleur. Toute notre vie, David nous manquera, mais il faut garder de l'espoir, vous avez des gens formidables sur ce site pour vous aider moralement ou sur d'autres sites.
Il ne faut pas que vous vous laissiez détruire par l'injustice, nous sommes des victimes des lois de la prison et de ce qui s'y passe.
En connaissance de cause, courage, solidarité, surtout ne perdez pas espoir, comme nous l'avons fait au début.
Nous avons repris un peu de force, malgré la dépression, une famille anéantie (et tous ses amis).
Et nous n'allons sûrement pas laisser faire la machine infernale, même si cela est très dur.  

Madame Sylviane Lagoutte , Maman de David.  (16 janvier 2004)

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Bonjour, 

Nous sommes toujours présents, et allons très souvent sur votre site.

D'ailleurs dans mon site perso, j'ai fait des liens pour que vous aidiez toutes ces personnes en incarcération, suicides, et tant d'autres.
Nous sommes encore plus combatifs qu'avant, au vu du procès ou DADOU qui aurait dû être présent.
Madame la Juge sachant que nous les attaquons en justice, a essayé de nous déstabiliser.
Exemple : notre avocat nous avait bien spécifié, que l'on ne nommerait plus mon fils étant décédé... Bilan : Madame la Juge a commencé par les appeler mon fils et les autres à la barre, ses mots les voici : "puisque Monsieur Rondelle David a décidé et fait le choix de ne pas comparaître", et continuant de dire que l'on ne savait toujours pas s'il était coupable ou pas !!!!!!!!!!!!!!!! No comment.
Ah !!! Bien sûr nous avons craqué, mais résultat, nous sommes plus déterminés que jamais , merci Madame le juge, cela a fait effet inverse sur nous, nous irons jusqu'au bout de l'injustice, et nous avons à présent Maître LEVY comme avocat.
J'ai un service à demander à tous et à toutes, allez le plus souvent que vous le pouvez sur le site dédié à mon DADOU, il y a un vote, et je l'inscris partout, pour qu'ils sachent que nous sommes bien présent, et que la mort de DADOU ne reste pas impunie.
http://www.rondelledavid.fr.st
Amicalement, Sylviane et Guy Lagoutte. (10 mars 2004)

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Cher Ami,
 
Peu de nouvelles de ma part, faute d'Internet haut débit. Voilà, vous qui avez été si compréhensif avec nous pour Dadou.  
Votre aide précieuse sur votre site d'aide, de soutien. Nous avons gagné contre l'administration pénitentiaire, "si on peut le dire comme cela". Voir dans google, FR3, nouvel obs, etc. Car je ne peux encore l'insérer dans son site.
 
Pour nous , son absence sera indélébile à vie. Mais comme quoi, il ne faut pas baisser les bras, pour lui, et tant d'autres. C'est un combat très dur émotionnellement, un cruel ressassement du sort de mon fils.
 
Je me joins à votre famille, à vous tous, pour cette continuité. Merci à vous.
 
Sylviane.  Maman de Rondelle David.  (23 octobre 2006)

 

Suicide d'un détenu : l'Etat condamné

NOUVELOBS.COM | 20.10.06 | 

La famille d'un détenu qui s'est pendu en 2003 dans sa cellule obtient de l'Etat qu'il lui verse 11.000 euros de dommages et intérêts.

L'Etat a été condamné, jeudi 5 octobre 2006, par le tribunal administratif de Limoges, à verser 11.000 euros de dommages et intérêts à la famille d'un détenu, âgé de 21 ans, qui s'est suicidé dans sa cellule en 2003. La famille poursuivait l'administration pénitentiaire pour faute grave.
La décision a été mise en délibéré à une date non précisée.
Le détenu, David Rondelle, 21 ans, s'est pendu au cours de l'été 2003 à la maison d'arrêt de Limoges où il avait été placé en détention provisoire dans le cadre d'une affaire de stupéfiants.
Jamais poursuivi par la justice, le jeune homme venait d'être placé en cellule d'isolement pour 45 jours -la peine maximale - après une violente altercation avec un surveillant.
"L'administration pénitentiaire a commis une faute, par défaut de vigilance", a estimé le commissaire du gouvernement pour lequel plusieurs signaux auraient dû alerter l'administration.
"Il s'agissait d'un détenu très nerveux, suivi médicalement. Il n'avait jamais fait preuve de violence. La violence de l'altercation avec le surveillant aurait dû attirer l'attention de l'administration", a expliqué le représentant du ministère public.

"Il n'y aurait pas dû y avoir de drap" dans la cellule d'isolement, a-t-il également souligné.

"Faute simple"

Si la responsabilité de l'administration pénitentiaire n'est généralement engagée qu'en cas de faute lourde ou d'une succession de fautes, le commissaire de gouvernement s'est toutefois appuyé sur la jurisprudence pour estimer que désormais "la faute simple suffit".
"C'est une tendance à laquelle vous pouvez vous rallier. Vous pouvez déclarer responsable l'administration pénitentiaire et condamner l'Etat à verser à la famille la somme de 11.000 euros", a conclu le commissaire du gouvernement, dont les avis sont généralement suivis par les juges administratifs.
L'avocat de la famille, Me Thierry Lévy, a rappelé de son côté que le jeune homme "souffrait de troubles de la personnalité, présentait un état d'anxiété visible et prenait des anti-dépresseurs".
Il a aussi souligné que le détenu s'est suicidé seulement cinq minutes après un entretien avec le directeur de la prison.

 


David, suicidé du mitard

Il avait 21 ans et était psychologiquement fragile. La prison l’a tué. Retour sur une tragédie qui aurait pu être évitée


Ce qui se termine par le suicide en prison de David Rondelle, 21 ans, commence par une banale histoire de shit. A Limoges, début décembre 2002… Un jeune homme est interpellé, fouillé. Rien qu’un de ces nombreux fumeurs imprudents qui se baladent avec 150 grammes de résine de cannabis. Garde à vue classique: oui, le garçon a bien sûr des amis consommateurs de shit. Voilà qui mérite enquête, vérifications, sait-on jamais, peut-être un réseau de trafic de stups qui se cache derrière tout ça. Petites perquisitions donc chez deux de ses «amis», où sont ramassés 297 grammes de haschisch. Embarqués, interrogés à leur tour. Eux aussi ont des connaissances. Alors, pour échapper à la détention, il faut lâcher un nom. Celui de David, par exemple.
David Rondelle, un garçon sans histoires, sans casier judiciaire, qui a quitté Limoges pour l’Essonne. Le Limousin pour la banlieue. Qui tentait ainsi d’échapper au souvenir d’une histoire d’amour vaine, qui nourrissait aussi dans cette fuite l’ultime espoir de renouer avec un père adoré mais rompu par l’alcool. Seulement, c’est à Fleury-Mérogis, dans un deux-pièces en cité HLM, que David rentre tous les soirs après ses journées de manutention à Sainte-Geneviève-des-Bois. Et là, c’est bien connu, «du haschisch, y en a partout», comme il le disait lui-même. Les écoutes téléphoniques confirment les liens, de Limoges à Fleury, entre ces jeunes, amis d’enfance. Le juge d’instruction limousin soupçonne David d’être le fournisseur. «Oui, parce qu’il ne s’est pas demandé qui il était, il a juste considéré que c’était une racaille de la banlieue parisienne», tranche sa grand-mère. D’où quelque erreur dans le dossier judiciaire, la mention «toxicomane» pour qualifier David, alors qu’il «était tout simplement dépressif, et d’ailleurs traité en conséquence. Il avait besoin de ses médicaments». Ce qui aurait évité les crises de nerfs en garde à vue, parce que la police limousine, montée en région parisienne pour l’occasion, avait trouvé un couteau chez David. Pas de stupéfiants, juste un couteau, mais quand même, sur la lame, quelques traces de cannabis. La preuve de ce que David Rondelle ne nie pas: il est fumeur de haschisch.

Janvier 2003, le jeune homme est mis en examen pour «transport, détention, offre, cession, usage et acquisition de stupéfiants». Il respecte à la lettre son contrôle judiciaire, bien convaincu qu’à terme «justice sera faite». Un mois plus tard, David est confronté à son délateur, qui le met hors de cause, se rétracte. «C’est là que ça a mal tourné, raconte sa mère. Ce revirement a vraiment agacé le juge, qui était persuadé d’avoir affaire à de gros dealers. Alors il a voulu faire comme aux Etats-Unis.» En fixant une caution de 8000 euros, réduite à 3000 en appel. Toujours trop pour un smicard. La mère de David, caissière, son beau-père, facteur, sa grand-mère, retraitée des postes, se mobilisent, se cotisent. Mais non. Bien qu’émotionnellement fragile, dépressif, David refuse de céder, rassemble ses forces, se retranche dans l’outrecuidance de son innocence: les siens ne paieront pas ce qui n’est à son sens qu’une méprise. Il choisit la prison en croyant se défendre. Et le 27 mai 2003 le jeune homme atterrit en cellule, écrit dans la foulée une lettre au magistrat: «[…] J’ai toujours été honnête envers vous. C’est pourquoi […] je vous demande quelles sont les raisons qui motivent mon placement en détention provisoire. […] Mon avocate va entamer une procédure pour que je puisse être relâché étant donné qu’il n’y a aucune preuve valable pour me maintenir ici. J’ai refusé de payer cette caution car je ne me sens pas coupable de ce dont on m’accuse.»
Le psychiatre lui prescrit du Deroxat, du Xanax, du Tercian, de l’Imovane pour soigner sa dépression, pour réduire les angoisses. David s’occupe en envoyant des courriers à sa famille, pour «tenir le coup», parce qu’il «faut avoir la pêche». Il est persuadé que le procès prévu pour le 23 juillet se terminera par une relaxe, ou une amende. A sa mère, au parloir, il confesse que «c’est dur ici», qu’il ne se sent «pas toujours bien dans son corps et dans sa tête», mais il croit que «s’il y a une entrée dans ce trou à rats, il y a aussi une sortie». Et un soir il craque, répond mal à des surveillants. Qui l’envoient «croupir au mitard», malgré son état psychologique fragile. C’est là, cinq jours avant l’audience, que David Rondelle accroche son drap à une grille placée en hauteur dans la cellule, le noue serré autour de son cou. Et se pend. Laissant une lettre à sa mère, où il avoue qu’il n’a pas tenu le coup. Ce qui pouvait se prévoir.
Alors les parents de David ont porté plainte pour non-assistance à personne en danger. Ils demandent des comptes à la justice. Qui fait aussi les siens… Selon l’Observatoire International des Prisons (OIP), le nombre de suicides est sept fois plus élevé en prison qu’à l’extérieur. Le garde des Sceaux et le ministre de la Santé se sont engagés la semaine dernière à réduire cette statistique de 20% d’ici à cinq ans. Parce que les détenus peuvent bien se suicider, mais pas trop quand même.


Elsa Vigoureux
- Nouvel Observateur - jeudi 18 décembre 2003 - n° 2041 ©


Prison de Fresnes  :  Les proches du détenu décédé informés par hasard le 20 décembre 2003, six jours après son décès


TERRIBLE oubli à la maison d'arrêt de Fresnes. Un détenu soigné à l'hôpital de la prison est mort le mois dernier et sa famille ne l'a appris que six jours plus tard, par téléphone, en cherchant à prendre de ses nouvelles. Un « loupé » dû à un « vide humain », selon l'administration pénitentiaire...

Selon l'Observatoire international des prisons (OIP), M. F..., âgé d'une cinquantaine d'années, était arrivé le 9 décembre 2003 à l'établissement public de santé national de Fresnes (EPSNF) après avoir été gravement brûlé deux mois plus tôt en mettant le feu à sa cellule au centre de détention d'Ecrouves, en Meurthe-et-Moselle. Le 13 décembre, sa concubine, qui vit en province, lui rend visite à Fresnes. Le lendemain, dans la nuit, M. F... décède après un arrêt respiratoire. Sa concubine n'est pas alertée. Six jours plus tard, elle tente de s'informer par téléphone de son état de santé. C'est donc fortuitement et brutalement qu'elle apprend la mort de son ami. « Depuis, les courriers qu'elle lui avait envoyés lui ont été retournés, barrés de trois lettres : "DCD", précise l'OIP. En fin de semaine dernière, l'amie du détenu n'avait toujours pas reçu de courrier officiel de l'administration pénitentiaire l'informant du décès. Elle n'est pas la seule à avoir été oubliée, puisque le fils de M. F... ne s'est vu confirmer le décès qu'en prenant l'initiative d'appeler Fresnes à son tour.
« Un loupé considérable ». Pour l'OIP, ces faits sont en complète contradiction avec une circulaire très précise de mai 1981 sur les relations entre l'administration pénitentiaire et les proches d'un détenu malade ou décédé (lire ci-dessous). Alain Paris-Zucconi, directeur de l'hôpital de la prison de Fresnes, a convenu hier qu'il y avait eu un « loupé considérable ». Le médecin qui a constaté le décès puis le cadre de santé ont en effet oublié d'aviser la famille. « Du fait de cette absence d'information initiale, tout le rouage administratif s'est grippé, et personne n'a prévenu les proches, croyant que les autres l'avaient fait, explique le directeur. Il y a eu une erreur humaine. Pourtant nous avons un protocole très clair et il est important de mettre la forme dans l'annonce d'un décès car cela participe au phénomène de résorption du deuil. » Le directeur précise qu'il a envoyé cette semaine un courrier officiel d'excuses et de condoléances à la famille et que le personnel a reçu une information pour que cette erreur « regrettable » ne se renouvelle pas.

Brendan Kemmet -  Le Parisien , mercredi 14 janvier 2004  ©

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L’OIP rappelle la circulaire de l’administration pénitentiaire du 12 mai 1981, relative à l’ « Amélioration des relations entre l’administration et les proches d’un détenu malade ou décédé » :

«  L’entourage d’un détenu, déjà bien souvent éprouvé par la détention elle-même, mérite, dans des circonstances pénibles comme celles-ci, une considération et une compréhension particulières. (…) ».

S’agissant des cas de décès, de maladie mettant les jours du détenu en danger, d’accident grave ou de placement en hôpital psychiatrique, la circulaire prévoit que « doivent d’abord être prévenues la ou les personnes appartenant à la proche famille du détenu. (…).

Il conviendra de choisir à chaque fois le mode de communication propre à assurer la diffusion la plus rapide de la nouvelle, en fonction de son urgence et de sa gravité, quitte à distinguer une information immédiate, même concise, et une information complémentaire ultérieure plus développée. En tout état de cause, et particulièrement dans le cas d’un décès, il faut éviter tout retard qui pourrait être mal interprété. (…)

L’information immédiate peut être assurée par tous moyens, y compris le téléphone. Dans le cas d’un décès, il conviendra de donner en outre un support écrit à l’information, par l’expédition d’un télégramme. L’information complémentaire devra être donnée, si les intéressés en font la demande, soit, verbalement, par téléphone, soit par écrit s’ils ne sollicitent pas un tel entretien. »

 

Commentaires du Site "Prisons" : Nous avons encore là un bel exemple de l'inhumanité d'un système qui "broie" et casse les personnes incarcérées et leurs familles. Pour une erreur dévoilée à la presse, combien d'erreurs quotidiennes du système, combien de suicides ou tentatives qui auraient pu être évités, ne sont pas dévoilés ? Leur nombre est impressionnant, comme le prouvent les nombreux courriels que nous recevons sur notre site. C'est le signe des atteintes incessantes des mondes judiciaire et pénitentiaire aux droits de l'Homme et à la dignité humaine. Y compris au Code de Procédure Pénale. 16.01.2004


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